PRESSE / PRESS

"Makom Avoda, un lieu, un travail. Pendant des années, les palestiniens de Beth Awah ont travaillé pour les Israéliens du moshav Shekef. En 1988, au début de l'Intifida, ils ont été remplacés par des Thaïlandais. Nurith Aviv filme avec une intelligence rare le rapport entre les trois communautés. Nurith Aviv construit un puzzle où les points de vue s'additionnent, se confrontent, où les voix se renvoient et se répondent pour former un triptyque impressionnant qui bouscule tous les clichés."

"For years, the Palestinians of Beth Awah worked for the Israelis of the Shekef moshav. In 1988, at the start of the Intifada, they were replaced by Thais. Nurith Aviv has filmed with rare intelligence the relations among the three communities. Nurith Aviv constructs a puzzle in which the viewpoints accummulate, meet each other head on, the voices echo and call back and forth to each other to create an impressive triptych that shakes up all the cliches."

Catherine Humblot - Télévision Radio Multimédia 07/09/98

"Vu de loin, Israël se résume au duel judéo-palestinien. Dans son documentaire un lieu, un travail, la réalisatrice Nurith Aviv a eu le culot d'aborder cette tragédie sous l'angle du trio, en introduisant l'étranger [...] Elle a filmé (et interrogé) les uns puis les autres en longs plans-séquences pour que l'on s'imprègne lentement de la nature des rapports entre ces " étrangers intimes ". Un lieu, un travail va bien au-delà d'une enquête sur le conflit israélo-palestinien, ses tenants, ses aboutissants et ses impasses sanglantes. Nurith Aviv contraint le spectateur à se glisser tour à tour dans la peau des Israéliens, des Palestiniens et des Thaïlandais. Et ça fait mal."

"Seen from afar, Israel can be summed up as a Judeo-Palestinian duel. In her documentary 'Work, Place,' the director Nurith Aviv had the guts to approach this tragedy as a three-sided affair, by introducing the foreigner. [...] She filmed (and questioned) those involved in turn in long shots so that you are gradually steeped in the nature of the relations among these 'intimate strangers.' 'Work, Place' goes far beyond an investigation into the Israeli-Palestinian conflict, its ins and outs and blood-spattered stalemates. Nurith Aviv forces the spectator to enter into the skin of the Israelis, the Palestinians and the Thais, each in turn. And that hurts."

Agnès Bozon-Verduraz - n2538 02/09/98

"Le dispositif apparemment simple de ce film, basé sur l'interview, n'empêche pas ses histoires multiples de se développer selon une complexité maîtrisée. Sans montrer de violence, Makom, Avoda, fait un constat terrifiant."

"The apparently simple set-up of this film, based on the interview, does not prevent its multiple stories from being developed with masterful complexity. Without showing any violence, Makom Avoda makes a terrifying statement."

Edouard Waintrop - Libération 11/09/98

" "Etrange" ou "exclu", les deux termes se confondent au fur et à mesure des discours, comme celui d'un palestinien qui se réfugie dans Intemet, car il vit son univers "comme une grande prison" et préfère "fuir la réalité". Au sujet des travailleurs étrangers, un membre du moshav reconnaît: "C'est pratique, mais ça n'est pas l'avenir du Proche Orient. Nous vivons ici à côté de nos cousins, et ils doivent manger. Plus nous leur imposons le bouclage, plus leur situation économique se dégrade, et rien n'avance. L'amélioration de Leur situation sera un signe de paix."

" 'Strange' or 'excluded' - the two terms melt together as the stories unfold, like the one told by the Palestinian who takes refuge in the Internet because he experiences his universe as 'a big prison' and prefers 'to flee from reality'. As for foreign workers, a member of the moshav acknowledges: "It's practical, but this is not the future of the Middle East. We live here side by side with our cousins, and they have to eat. The more we fence them in, the more their economic situation declines, and nothing moves forward. The improvement of their situation will be a sign of peace."

Dominique Godrèche - Le Monde Diplomatique 09/98

"A mon sens ce film touche à l'universel, comme une tragédie grecque. Là aussi le mythe et le destin décident de la progression dramatique. Chaque décision est lourde de danger, de douleur et d'angoisse originelle: mémoire et dignité humaines meurtries, rêves de paix et de prospérité, réalité menaçante de la pauvreté et de l'enfermement."

"For me this film touches on the universal, like a Greek tragedy. There, too, myth and destiny determine the dramatic progression. Each decision is heavy with danger, pain and primeval anxiety: memory and human dignity battered, dreams of peace and prosperity countered by a threatening reality of poverty and confinement."

Mordehai Geldman - Ha'aretz (Israël) 28/08/98

"Makom, Avoda est un film documentaire qui, pour ainsi dire, transcende les lois du genre. Maîtrisant parfaitement les conventions qui régissent cet art, Aviv manifeste un profond respect pour les personnes qu'elle interroge, pour leurs points de vue, leurs récits fragmentaires, leurs voix, qu'elle s'efforce de recréer avec le minimum d'intervention. Pourtant, avec ces matériaux, elle parvient à brosser un tableau de ces communautés empli d'une vérité poétique, qui contredit et ne cesse de subvertir la logique mimétique que présuppose le genre."

"Makom, Avoda is a documentary film that, so to speak, transcends the rules of the genre. With perfect mastery of the documentary's conventions, Aviv shows profound respect for the people she questions, for their viewpoints, their fragmented stories, their voices, which she attempts to recreate with a minimum of intervention. With this raw material, she manages to paint a picture of these communities imbued with a poetic truth that contradicts and ceaselessly subverts the mimetic logic that the genre presupposes."

Rivka Feldhay - La construction conflictuelle des identités - Villa Gillet cahier n8 Avril 1999

"La démarche de Nurith Aviv s'inspire des symboles modernes d'Israël valorisant "travail", "terre", "peuple"... Images d'Épinal à l'extérieur et, à l'intérieur, véritables icônes véhiculées par la propagande de 1920 à 1950, il s'agissait avec elles d'éterniser les valeurs d'un pays édifié par et pour de nouveaux hommes, par et pour les nouveaux juifs. Mais l'histoire continue et l'indépendance que revendique le mythe vis-à-vis de celle-ci, bien que tenace, n'est qu'une illusion. Sans révoquer ces images, la caméra de Nurith Aviv a réveillé en elles une dimension critique qui les replace dans l'histoire. Une lucarne s'ouvre, un autre regard est possible car il faut, pour changer de vision, changer de regard."

"Nurith Aviv's approach takes its inspiration from the modern symbols of Israel placing value on 'work,' 'land,' 'a people' - stereotypes to the outside world and, internally, veritable icons conveyed by propaganda from 1920 to 1950: the point was to perpetuate the values of a country built by and for new men, by and for new Jews. But history moves on and the independence that myth demands of it, while tenacious, is but an illusion. Without revoking these images, the camera of Nurith Aviv has awakened in them a critical dimension that sets them back into history. A window opens, a new view is possible, for to change what one sees one must change one's way of looking."

Philippe Mesnard - Un regard du cinéma israélien sur Israël Makom, Avoda de Nurith Aviv - Mouvements n7 01-02/2000

"Aviv est certainement consciente de la rhétorique filmique, de la dramatisation, des effets spectaculaires, et du pouvoir totalisant qui emporte les sentiments du spectateur et elle refuse de s'en servir. Son point de départ n'est pas la position de pouvoir manipulative du réalisateur, et le but n'est pas la simplicité morale qui consisterait à recruter l'action du spectateur du bon côté. Nurith Aviv offre l'occasion d'écouter, d'observer, d'absorber, de situer, de percevoir, la situation complexe à partir de laquelle sont construits les gestes de témoignage et les portraits."

"Aviv is certainly aware of cinematic rhetoric, dramatization, spectacular effects, and the totality that carries the spectator away, emotionally and she avoids using them. Her starting point is not the manipulative power position of the film director, and the goal is not one of moral simplicity, such as recruiting the spectator to act on the right side. Nurith Aviv provides the opportunity to listen, gaze, absorb, locate, sense, the complex situation from which the testimonial acts and the portraits are built."

Galia Bar Or - "Hebrew Work" exhibition curator - 1998

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