Chère Nurith,
J’ai vu Yddish hier et les résonances m’ont accompagné sans discontinuer: Kafka bien sûr, et la découverte des trajets de ces poètes entre l’Europe, l’Amérique et Israel. La mise au jour de L’avant garde dans une « littérature mineure » ce n’est pas rien.
Et puis la particularité du Yiddish appuyé sur les lettres hébraïques, avec ce que cela fait vibrer d’un point de vue lacanien . L’écho du japonais ancré sur les lettres chinoises.
Et puis tous ces jeunes poètes passionnés sont passionnants. Comme les scientifiques que tu vais si bien filmé dans Poétique du cerveau. Là, c’est « Poétique de la poétique » .
Les usages du Yddish retrouvé sont aussi passionnants dans leur diversité: Parler à sa grand-mère, répondre à Mendelsohn, Faire de son nom propre un pur signifiant, interroger les rapports de Kafka et du théâtre Yddish, , se rappeler de l’Ukraine, rencontrer un Raimbaud Yddish, passer au-delà du binarisme, voir les nouveaux liens entre Vilnius et New-York, rencontrer des polonaises sensibles à la présence en creux du Yddish.
Et puis, il y a le détail des poèmes choisis, qui font voir les mots et font naître des images.
C’est un très bel opus de ta peinture lettrée.
Amitiés,
Eric