Chère Nurith,
Ton film est magnifique et m’occupe entre aujourd’hui. Je suis sûr qu’il va avoir un grand succès. Tu as su par l’émotion qu’il dégage permettre d’approcher ce qui pourrait être ressenti a priori comme une altérité difficile à franchir, en une fragilité intime que nous partageons tous et à susciter en chacun un désir de proximité de l’autre par delà tous les a priori. Je viens de tomber sur une phrase du Parménide que j’ai envie de partager avec toi: « Ainsi en est-il de la grandeur et du péril de la condition de l’homme, la grandeur consistant à ne pas déserter le péril, mais à l’affronter au contraire jusqu’au cœur du langage qui est le lieu même de la Différence, c’est à dire de la plus intime menace de l’être. » Or c’est précisément ce péril que ton film affronte, celui de nous faire approcher ce lieu de la Différence au cœur du langage, une Différence que ne menace plus l’étrangeté de l’autre mais que tu ouvres au contraire à sa grandeur, l’émouvante fragilité qui nous est commune.
Merci encore, ma chère Nurith.
Je t’embrasse.
Ghyslain